Prospective et innovation

Lab Transport - Janvier 2021

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L’arrivée massive du véhicule autonome dans le secteur du transport routier de marchandises (TRM) semble inéluctable. A quelle échéance ? Sans doute entre 2030 et 2050. Les professionnels du secteur doivent donc s’y préparer car l’histoire est en marche. Sont-ils prêts pour cette (r)évolution ? Dans son étude publiée en juin 2020, Ewa Ptaszynska, responsable du transport routier au sein de la Commission européenne, analyse avec pertinence les effets attendus de l’automatisation des véhicules sur les entreprises et les conducteurs du TRM. Instructif !

Selon l’auteure, « la technologie en elle-même n’est ni une menace ni une solution ». En effet, d’un point de vue environnemental, l’automatisation conduira à la réduction de la consommation de carburant et donc à une diminution des émissions de CO2. Du point de vue des entreprises, la technologie du véhicule autonome (VA) induirait une réduction des coûts opérationnels et une augmentation des gains de productivité à travers une utilisation optimale de la flotte de camions et la diminution des coûts relatifs aux postes de conduite. Enfin, sur le plan social, l’automatisation devrait améliorer les conditions de travail des professionnels du TRM et notamment réduire le stress et la fatigue.

Une menace pour l’emploi à nuancer

Les effets positifs sont indéniables mais quid de l’impact sur l’emploi ? Ewa Ptaszynska y voit une opportunité de développement de nouveaux métiers grâce aux gains de productivité induits.

Malgré tout, l’étude confirme le risque d’une perte de près d’un million d’emplois de conducteurs (aux Etats-Unis et en Europe) pour le TRM longue-distance, sur une durée de 10 à 20 ans et précise que la plupart des travailleurs concernés devraient trouver un nouvel emploi ou partir à la retraite.

Vers une concentration des entreprises ?

Au-delà de l’emploi, l’arrivée du VA devrait affecter durablement l’organisation même du marché du transport routier. Les plus grandes flottes seront les premières à adopter les technologies de VA et donc à bénéficier des gains de productivité qui en découlent. Celles-ci pourraient être rejointes par les plus petits transporteurs du TRM longue distance qui ne seraient pas en mesure d’assumer les coûts d’acquisition de ces nouvelles technologies.

Selon l’auteure, il appartiendra aux politiques publiques d’allier la facilitation du développement de la technologie de VA, l’atténuation de ses effets négatifs directs attendus sur l’emploi et les entreprises, tout en veillant à ce que la société dans son ensemble récolte les fruits de l’innovation.

Des recommandations annonciatrices ?

A cette fin, l’étude fournit quatre séries de recommandations visant :

o  La recherche et la collaboration

o  La protection des travailleurs

o  La création d’emplois et de compétences

o  L’adaptation du cadre réglementaire

Le transport routier de marchandises devrait ainsi connaître une adoption lente du VA d’ici 2030, suivie par une intégration plus rapide entre 2030 et 2035, et enfin une généralisation et pénétration du marché, y compris dans de nombreuses zones urbaines, entre 2035 et 2045.

Consultez la synthèse complète ci-dessous :

Sommes-nous préparés à l’arrivée du Véhicule Autonome ?

Le secteur du transport routier de marchandises (TRM) sera-t-il prêt à intégrer le camion autonome lorsque celui-ci sera mis sur le marché à grande échelle ? Telle semble être la question fondamentale qui ressort de l’étude publiée en juin 2020 par Ewa Ptaszynska, actuellement éminente responsable du transport routier au sein de la Commission européenne [1]. L’étude, menée à l’Université californienne de Berkeley [2], porte sur les effets attendus de l’automatisation des véhicules sur les entreprises et les conducteurs du TRM et nous rappelle à cet égard les bienfaits qu’apportera l...

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