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Lab Transport - Mars 2021

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L’arrivée des véhicules connectés et son impact sur les indicateurs sociaux suscite de nombreuses interrogations, notamment en ce qui concerne le secteur du Transport et de la Logistique. Pour tenter d’y répondre, l’IRU (Union Internationale des Transporteurs Routiers) a publié une étude[1] qui met en avant les effets de la Conduite Connectée et Automatisée (CCA) sur l’emploi pour le Transport routier de marchandises et de voyageurs. Cette étude présente également des actions de politiques publiques pour répondre aux défis liés aux effets de la CCA.

Conduite Connectée et Automatisée : l’IRU dévoile ses scénarios sur l’emploi

Des scénarios qui soulignent un besoin de régulation des pouvoirs publics

 L’utilisation et la diffusion de la CCA a été « imaginée » à travers l’élaboration de quatre scénarios : deux qui analysent les situations d’adoption maximale et minimale des véhicules de niveau SAE (véhicules entièrement connectés et automatisés), et deux de niveaux intermédiaires. 

Tableau

Des impacts négatifs sur l’emploi attendus après 2035

Selon l’étude, les services de transport feront face à deux périodes de transition durant les vingt prochaines années : la pénurie de conducteur-rice-s et la réduction des emplois de conducteur-rice-s « traditionnels ». Concernant le transport de personnes, la perte d’emploi est accentuée dans les scénarios 3 et 4, qui prévoient une croissance significative du covoiturage, particulièrement disruptif, car il pourrait détruire environ 900 000 emplois liés aux transports en commun et aux taxis, tout en créant 600 000 nouveaux emplois à horizon 2050.

Quant au transport de marchandises, il connaîtra un déclin de l’emploi car les flottes de véhicules seront rapidement transformées par l’arrivée des VAC. La perte d’emploi est plus forte dans les scénarios d’adoption rapide (scénarios 1 et 2) : 58% par rapport à 2020.

Niveaux et variations d’emploi selon les scénarios

L’arrivée de la CCA menace essentiellement les emplois de conducteur-rice-s. En effet, la présence humaine requise à bord des véhicules automatisés répondra à des missions de sécurité et/ou d’administration liées à la logistique. Pour le transport de marchandises, les opérateurs de mobilité superviseront les camions et les véhicules utilitaires légers à bord ou à distance. Pour le transport de voyageurs, jusqu’au niveau SAE 5, les conducteur-rice-s resteront postés dans le véhicule pour assumer des tâches orientées vers le client. À partir du niveau SAE 5 (sans conducteur), des stewards pourraient être introduits à bord pour assurer la sécurité et la sûreté des clients et des véhicules.

Les compétences requises dépasseront celles de la conduite dans la mesure où ces opérateurs de mobilité auront besoin de plus de compétences en informatique, en relation clientèle et en supervision. Ces changements exigeront une requalification et une amélioration des compétences de la main-d’œuvre.

Vers une feuille de route sociale

De nombreuses options politiques devraient permettre cette transition, entre autres : la génération de nouvelles connaissances, l’adaptation d’un cadre légal, la transition vers les niveaux SAE 4 et 5, et  l’amélioration des compétences. L’étude recommande une introduction de la CCA liée aux objectifs du « Green Deal » européen à travers un transport collectif de passagers et un transport intermodal de marchandises.

Le dialogue entre l’industrie, la profession, les salariés du secteur des transports, les autorités et les usagers sera donc nécessaire, et il devra être soutenu par les décideurs politiques au niveau de l’UE et des États membres.

Source :
[1] Study on exploring the possible employment implications of connected and automated driving: https://www.iru.org/resources/iru-library/cad-study-final-report

Consultez la synthèse complète de cette étude ici.

 

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