L’impact des nouvelles technologies sur le rapport au travail au sein du secteur Transport-Logistique
L’impact des nouvelles technologies sur le rapport au travail au sein du secteur Transport-Logistique

Emploi, Innovation, Qualité de vie au travail

A quoi aspirent les salariés des entreprises du Transport-Logistique ?

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Agés d’une vingtaine d’années, les jeunes de la génération Z, qui arrivent sur le marché du travail dans un contexte de crise sanitaire, suscitent beaucoup d’interrogations de la part des managers qui s’inquiètent de leur intégration en entreprise. Les Z vivent en communautés numériques et font des réseaux sociaux des lieux de partage et se sont forgés avec le « social media » une manière de communiquer qui leur est propre.

Mais qui sont réellement ces générations ? Quelle place pour les nouvelles technologies dans leur vie professionnelle ? Pour répondre à ces questions, avec le mandat des partenaires sociaux, et le soutien du Plan d’Investissement dans les Compétences, l’AFT a mené une enquête en ligne auprès de salariés du Transport et de la Logistique et de jeunes en fin de formation qui a recueilli plus de 1 250 réponses[1].

Une jeunesse attirée par les mutations technologiques du secteur

Le secteur du Transport et de la Logistique connaît des innovations qui pourraient être de nature à attirer de nouveaux talents issus de générations réputées technophiles et disposant d’un fort degré de familiarisation aux technologies. Qu’en est-il réellement ?

Les jeunes issus de formations Transport-Logistique interrogés par l’AFT se disent principalement attirés par la pratique de la conduite (26%) mais également par le fait que le secteur soit en mutation (24%) et propose une grande diversité des missions de travail (18%). La perception que le secteur est « innovant et en pleine évolution à la recherche d’une amélioration continue » constitue un facteur d’attraction pour ces jeunes.

Les répondants de la génération Z aspirent davantage à un apprentissage en continu que leurs aînés (77% des Z contre 62% des baby-boomers) et attendent à cet égard de leur manager qu’il leur transmettre des compétences et les fasse grandir (88%), tout en leur laissant le droit à l’erreur.

Cependant, quelle que soit leur génération, la grande majorité des répondants (salariés ou potentiels futurs salariés) se dit peu ou pas inquiète des évolutions technologiques de demain qui traverseront le secteur (63%). Au contraire, tous âges confondus, 85% disent porter un intérêt particulier aux nouvelles technologies et 95% estiment que si demain leur métier change, ils sauront s’adapter aux évolutions et nouveaux équipements.

 

Les Z : génération des réseaux sociaux, en recherche du lien aux autres en entreprise

La génération Z est souvent appelée « social native » car très portée sur les réseaux sociaux : blogs, sites de partage de vidéos, stories sur internet, ils sont connectés en permanence. « Toujours en lien avec », la génération Z aime travailler dans un environnement collaboratif qui encourage l’esprit d’équipe et les interactions sociales. Pour elle, le bien-être au travail rime avec bonne ambiance (96%) et échanges avec les collègues (89%). Pouvoir s’appuyer sur ses collègues pour effectuer ses missions de travail importe davantage aux Z (76%) qu’aux autres générations (baby-boomers 68%, X 64%).

Elle est également la génération qui associe le plus souvent l’entreprise à une famille (23% contre 19% pour les autres générations) et qui se montre la plus en attente d’une hiérarchie aplatie (61% contre 49%). Les Z attendent ainsi une certaine convivialité dans le travail.

Il ne suffit pas à une entreprise d’être « ultra connectée » ou d’avoir une culture numérique, elle doit permettre l’interaction sociale entre collaborateurs. Les Z doivent être « connectés » de manière collective autour de projets communs pour cocréer ensemble. Les comportements internes dans l’entreprise, les attitudes, les manières de travailler doivent tendre vers l’échange, le partage et le collectif. Notre enquête révèle que 53% des Z souhaitent que les décisions soient prises par le collectif de travail, et 60% se montrent séduits par une organisation dans laquelle l’évaluation des performances serait portée sur la performance collective.

 

Entre « zapping » et nouvelles formes de fidélité

L’ère du numérique entraine notre société, les entreprises, les modes de consommation dans une culture de l’instantanéité, « le tout, tout de suite ». Connectées à plusieurs écrans à la fois (smartphone, télévision, ordinateur, iPad), les jeunes générations (Y et Z) sont habituées à passer rapidement d’une information à une autre et à disposer d’informations à portée de main. Au travail, ces jeunes sont souvent qualifiés de « zappeur » car passant d’une mission à une autre, d’un collaborateur à un autre, d’une entreprise à une autre. Si la routine s’installe dans leur travail, ils « zappent ». C’est particulièrement vrai pour les Y, plus « volatils » que les Z : 62% des répondants de la génération Y se disent capables de quitter du jour au lendemain leur employeur quand la situation ne leur convient plus, tandis que 50% des Z ne se sentent pas capables de quitter l’entreprise du jour au lendemain.

Les membres de la génération Y ont à la fois un désir de changement et un souhait fort d’évolution professionnelle : 88% disent vouloir progresser dans l’entreprise où ils exercent, et 88% disent apprécier que leurs missions de travail changent.

Dès lors, comment favoriser l’engagement des jeunes ? Le contenu du travail est une source de motivation dans le choix d’un poste pour toutes les générations (59%), toutefois 46% des jeunes Z disent favoriser les missions au salaire (contre 38% chez les Y), et 86% disent s’investir parce que leur travail leur plaît et non pour recevoir une prime ou une promotion.

Le travail et l’entreprise doivent être sources d’épanouissement et d’enrichissement personnel : 60% des répondants de la génération Z attendent de l’entreprise qu’elle contribue à leur épanouissement, tout comme d’ailleurs la majorité des autres générations (58%).

Les Z choisissent une entreprise où ils se sentent bien professionnellement et personnellement. Leurs critères de sélection regroupent autant l’environnement de travail, l’ambiance et le challenge que le bien-être apporté par l’entreprise. Ils veulent s’engager pour une entreprise, des collègues, une équipe dont ils partagent les valeurs.

Une nouvelle forme de fidélité affective voit le jour, où le plaisir, l’interaction sociale et la reconnaissance tiennent une place primordiale.


[1] La répartition par génération de notre échantillon est la suivante : Baby-Boomer (57 ans et plus) : 6%, Génération X (42 à 56 ans) : 38%, Génération Y (27 à 41 ans) : 39 %, Génération Z (18 à 26 ans) : 18%.

Rapport d'enquête et synthèse: "A quoi aspirent les salariés des entreprises du Transport et de la Logistique ?"

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