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Lab Transport - Mai 2021

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Dans une ère de transition numérique, le e-commerce et les solutions dématérialisées ne cessent de se développer. Face à un changement des habitudes de consommation, le secteur de la logistique a dû s’adapter à travers la mise en place de plateformes numériques et l’automatisation des entrepôts. Une récente étude du Céreq, à laquelle l’AFT a participé, analyse les conséquences de cette digitalisation de la logistique sur les organisations et leurs acteurs notamment en termes d’emploi et de compétences.

Une automatisation des entrepôts qui reste exceptionnelle.

Les entrepôts du secteur font actuellement face au développement d’outils numériques tels que les systèmes de gestion intégrés et logiciels de gestion des entrepôts, la commande vocale, les exosquelettes de manutention, les transstockeurs de palettes mécanisés ou automatisés, les drones servant à la réalisation d’inventaires sans contact, et les rayonnages « intelligents » permettant l’acheminement de marchandises vers les manutentionnaires. De nombreux facteurs tels que les tensions sur le marché du travail et l’amélioration de la productivité sont favorables au développement de ces nouvelles technologies. En revanche, leur coût et leur niveau de maturité peuvent représenter un frein.

Ainsi, la logistique entretient un rapport prudent à l’adoption des nouvelles technologies. En 2016, d’après des travaux du Commissariat Général au Développement Durable (CGDD), seulement 5 % des entrepôts réalisaient au moins une opération logistique à partir d’un système entièrement automatisé. La situation la plus fréquente reste celle du travail manuel assisté d’outils logistiques simples (61 %).

Une transformation de la logistique surtout portée par le e-commerce

Le e-commerce, principal conducteur d’expérimentations, se caractérise par l’exploitation de grands entrepôts où la durée de stockage est plus faible et les salariés plus nombreux. En effet, la logistique est passée du commerce de masse aux commandes passées en ligne puis livrées « gratuitement » et en un jour. Ainsi, les principes à la base du succès du e-commerce ont à la fois étendu le périmètre de la logistique (logistique du dernier kilomètre et livraison, logistique des retours), tout en accélérant son rythme ce qui transforme les chaînes d’approvisionnement et les conditions de travail des salariés du secteur.

Vers une polarisation des entrepôts… et des emplois

Le secteur de la logistique est hétérogène, d’une part des entrepôts de proximité peu automatisés et d’autre part de grands « hubs » fonctionnant avec peu de main-d’œuvre. Même si une forte baisse de l’emploi est très peu probable, il semblerait néanmoins que de nombreux salariés voient leur travail se transformer. Le e-commerce risque d’entraîner de nouvelles formes d’intensification du travail, la déqualification de nombreuses tâches encourageant un recours accru à l’intérim, et la polarisation de l’emploi. Le management, diplômé et qualifié, qui profite de l’essor du numérique est face à une majorité de métiers peu qualifiés qui subissent un appauvrissement de leurs tâches.

L’autonomie numérique, facteur clé de l’employabilité des individus

Si le numérique n’est pas forcément synonyme de suppression d’emplois, il améliore les conditions de travail et représente un levier pour rendre les métiers du secteur plus attractifs (c’est notamment l’exemple des exosquelettes qui limitent la pénibilité physique des préparateurs de commandes). Cependant, le maintien de l’employabilité repose sur une maîtrise des outils numériques de la part des individus qui doivent absolument s’adapter à un nouvel environnement dématérialisé et ainsi élargir leur champ de compétences logistiques.

Face à une telle révolution « cyber-physique », le Céreq recommande la montée en compétences de la main-d'œuvre plutôt que son adaptation étroite aux process de production.

Consultez la synthèse ici 

 

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