Prévention routière, Prospective et innovation

Les véhicules autonomes seront-ils plus sûrs que les humains ?

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En matière de sécurité routière, le déploiement des véhicules autonomes (VA) est souvent mis en avant par les concepteurs pour réduire le nombre d’accidents et par conséquent le nombre de tués sur les routes. Une étude de l'Insurance Institute for Highway Safety (IIHS), publiée début juin, s’est penchée sur ces affirmations et arrive à la conclusion que cette technologie ne permettrait d’éviter qu’un tiers des accidents. Mais ces allégations ont été nuancées par Partners for Automated Vehicle Education (PAVE), un consortium de l'industrie du VA.

L’IIHS, une organisation américaine financée par des compagnies d'assurances automobiles, a analysé plus de 5 000 rapports de police à partir de la base de données de l'Enquête nationale sur les causes des accidents de véhicules à moteur aux Etats-Unis. Dans son étude, l’institut part du principe que tous les véhicules seront autonomes et a classé les causes de ces accidents en 5 grandes catégories :

  • 24% des accidents sont liés à des erreurs de «détection et de perception» (distraction du conducteur, gène à la visibilité, non-reconnaissance du danger avant qu'il ne soit trop tard).
  • 17% à des erreurs de «prédiction» (mauvaise évaluation d’un écart de circulation, de la vitesse d’un autre véhicule ou du comportement supposé d’un autre usager de la route).
  • 39% à des erreurs de «planification et de décision» (conduite trop rapide ou trop lente en fonction de l’environnement, conduite agressive ou trop proche du véhicule devant).
  • 23% à des erreurs «d'exécution et de performance» (manœuvres d'évitement inadéquates ou incorrectes, surcompensation ou erreurs de contrôle du véhicule).
  • 10% à «l'incapacité» (déficience causée par la consommation d'alcool ou de drogues, des problèmes médicaux ou la somnolence au volant).

Pour l’IIHS seules la 1re et la 5e catégories seront compensées par la conduite autonome grâce à la présence des nombreux capteurs (Lidar, radar, caméra), présupposant que l’utilisateur du véhicule pourra privilégier la vitesse au détriment de la sécurité. C’est sur ce dernier point, que le consortium PAVE émet des réserves. Selon lui, l’hypothèse selon laquelle les VA ne pourront éviter que les accidents liés à une erreur de perception ou à une incapacité du conducteur est erronée. En reprenant les proportions de l’étude, si les collisions dues à une vitesse non adaptée ou au non-respect des règles de circulation sont également prises en compte, plus des ¾ des accidents pourraient être évités par les VA.

En revanche, l’IIHS et PAVE s’entendent sur le fait qu’il reste encore de nombreux obstacles avant que la conduite autonome ne soit démocratisée et que la sécurité doit rester un leitmotiv pour qu’elle soit acceptée par le grand public et autorisée par les pouvoirs publics.

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