Nouvelle économie, Prospective et innovation

Retour sur le webinaire « Les grands courants du Commerce Extérieur » CSTL - 18 mars 2021

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Mme Cecillia Bellora, Economiste au CEPII, en charge du programme scientifique Politiques commerciales, docteur en sciences économiques (Université de Cergy-Pontoise) et ingénieur agronome (AgroParisTech), nous a proposé un exposé en deux parties.

La première partie consacrée a une brève histoire de la mondialisation a permis de brosser un historique de la mondialisation au cours des siècles. La mondialisation peut se définir comme « une interdépendance plus ou moins forte entre les économies fruits de l’intensification de flux de biens, de capitaux, de personnes ».

Mme Bellora a rappelé que la mondialisation n’est pas un processus linéaire, mais un processus qui a connu et connaitra des phases de développement tantôt avec des accélérations, des ralentissements ; des retours en arrières au grès des événements politiques, conflits, crises économiques, ruptures technologiques, ou encore pandémies, comme nous le rappelle la situation actuelle liée au Covid 19.

Pour la période plus récente objet de la seconde partie de l’exposé, Mme Bellora part de la crise de 2008 pour interroger le concept de mondialisation.

La crise de 2008

La crise de 2008 apparait comme un événement majeur qui a marqué durablement les économies. Mme Bellora analyse que cette crise est survenue après une période de forte croissante perçue aujourd’hui comme « anormale ». Cette période qui a vu se développer des  chaînes de valeurs utilisant à outrance les combinaisons offertes par les différents pays  (couts de matières premières, coûts de production, taxes, transport ) pour accroitre les avantages concurrentiels, système qui était arrivé à sa fin et ne permettait plus d’autres développements.

mondialisation

2018-2020

Pour nombre d’économistes, l’administration Trump est venu bouleverser l’organisation des échanges commerciaux jusque-là relativement stabilisés avec le retrait ou la renégociation de certains accords commerciaux par les Etats Unis. De même l’augmentation de droits additionnels sur certains produits au mépris des règles et usages établis, a entrainé une déstabilisation des marchés et des politiques commerciales de nombreux Etats, perçue comme une vraie guerre commerciale.

Mme Bellora rappelle que les règles de l’OMC datent de 1947 et ont été créés à l’époque d’un monde bipolaire. A ce jour, la Chine pays à l’économe à la fois étatisée et libérale est difficilement intégrable en l’état par l’OMC, ce qui appelle nécessairement des négociations pour obtenir la révision de ces règles.

Crise sanitaire quelles conséquences sur la Mondialisation/ Relocalisation ?

Les analyses à propos de cette période de crise sanitaire concordent sur le fait que les biens de consommation qui dépendaient des chaînes de valeurs les plus importantes ou des  marchés étrangers ont « bien tenu ».La relocalisation pourrait cependant se limiter à certains produits stratégiques (médicament, matériel médical), par contre il devrait y avoir un mouvement de consolidation des chaînes de valeurs existantes avec l’identification des risques et la mise en place pour chaque risque de la parade la plus adaptée, avec en premier lieu l’ enrichissement de la palette des fournisseurs.


En conclusion

Mme Bellora , souligne l’importance, après cette grande période de bouleversements, de parvenir à une désescalade des tensions commerciales, de retrouver des conditions de négociation pacifiées, car la stabilité est fondamentale pour les entreprises, les marchés et les économies.

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