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Non Fongible Tokens… la blockchain se concrétise en logistique !

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Les NFT ou la blockchain sont des termes qui peuvent dissuader de prime abord des professionnels non sensibles aux enjeux technologiques ou informatiques. Pourtant, il est intéressant de se pencher sur cette technologie, pour tous les acteurs de la logistique qui recherchent des solutions leur permettant d'optimiser toujours davantage leurs opérations. Qu'il s'agisse d'un bénéfice de coût, d'organisation, voire d'impact environnemental, il est possible d'en retirer des avantages conséquents, avec une mise en place adaptée aux contraintes opérationnelles et une vision à long terme.

        1. Contexte

Blockchain, big data, tokens, bitcoins…le lexique des termes techniques du secteur informatique ne cessent de se développer et se glisser dans l’écosystème des Supply Chains. La grande majorité de ces termes sont en anglais et de moins en moins traduits dans les langues d’autres pays, ce qui a tendance à en compliquer la compréhension, voire l’appropriation.

Pour essayer d’y voir un peu plus clair, sans rentrer dans tout le détail du fonctionnement technique qui permet à ces technologies d’exister, nous vous proposons ici une petite synthèse de comment le « Non Fongible Token » (NFT) ou « jeton non fongible » peut apporter de nouvelles solutions et pratiques dans le secteur de la logistique et auprès de l’ensemble des acteurs de la Supply Chain.

 

        2. Synthèse AFT

     Un jeton non fongible (NFT), qu’est-ce que c’est ?

C’est une donnée numérique, authentifiée au travers d’un protocole préétabli dans une chaîne de blocs (blockchain), qui lui accorde ainsi sa valeur. On peut le représenter comme un titre de propriété et à la différence d’un jeton « fongible », un NFT ne peut pas être interchangeable. Il a une valeur unique (comme les cryptomonnaies par exemple) et il est consigné dans un registre numérique public et décentralisé.

     A quoi servent les NFT ?

Au départ, ils ont été conçus pour attester une propriété symbolique et l’unicité d’une création dans l’univers digital. Cet usage a été promu et mis en avant par les jeux de cartes à collectionner ou les artistes de l’environnement digital afin de protéger leurs œuvres tout comme cela est fait dans l’environnement physique.

Progressivement, ce sont devenus des actifs, représentatifs de différents éléments numériques et dont le principe fondamental reste le même : une propriété clairement identifiée et individuelle, dans un environnement digital protégé par un algorithme décentralisé et universel.

     Comment cela fonctionne ?

Ces « actes de propriété numérique » sont protégés par les règles qui régissent l’algorithme de la blockchain à laquelle ils appartiennent. Sans rentrer dans les détails techniques de ces formules mathématiques complexes, il faut comprendre qu’il existent plusieurs méthodes de validation pour ajouter et protéger un bloc de données dans une blockchain, soit à partir d’une preuve de travail, soit une preuve d’enjeu, etc.

C’est donc bien les règles de la blockchain elle-même qui protègent l’existence des NFT et en garantissent tant l’unicité que la propriété, aux yeux de toutes les parties qui travaillent avec ce type de technologie. Il est impossible d’en perdre la traçabilité ou de les endommager, les supprimer ou les voler car seul le propriétaire d’un NFT peut en transmettre la propriété à quelqu’un d’autre ou le supprimer.

     Quels sont les usages possibles pour la Supply Chain ?

Pour les acteurs de la Supply Chain, ce type de technologie et de ressource digitale permet de créer des informations dont la traçabilité et la protection sont infaillibles et très rapidement accessibles. En effet, par la mise en place d’une technologie de blockchain et l’utilisation de NFT pour accompagner un produit tout au long de la chaîne d’approvisionnement, les acteurs travaillant collaborativement à son acheminement sauront précisément et à tout moment qui est en charge du produit, où il se trouve physiquement et qui en porte la responsabilité en cas de perte ou de casse.

Actuellement il s’agit d’une phase expérimentale mais il s’agit pour les acteurs de cet acheminement de créer une chaîne d'information en parallèle du flux physique des produits grâce à un support inaltérable. Ainsi toutes les caractéristiques techniques et toute information qui pourrait être cumulée au fur et à mesure de la progression du produit vers le client final seront accessibles à l’ensemble des partenaires concernés.

C’est d’ailleurs le maillon essentiel qui conditionnera le succès ou non des Non Fongible Tokens dans les usages de la Supply Chain, puisque l’activité logistique restera toujours un déplacement physique, dans le monde réel, de produits. Il est donc probable que l’on entende parler dans les années à venir d’une technologie ou technique complémentaire qui viendra garantir l’inaltérabilité du support de l’information numérique, rattachée physiquement aux produits.

 

       3. Perspectives pour la logistique

Tous les professionnels de la logistique et leurs donneurs d’ordre ou leurs clients s’accordent déjà à y voir 3 intérêts majeurs dans le déploiement de cette technologie :

     La sécurité

Il s’agit avant tout d’exploiter une réseau de blockchain et ses smart contract digitaux qui rendent impossible sans autorisation par le propriétaire du NFT, l’altération ou la suppression des informations. Le transfert et les critères d’accumulation des informations sera hautement sécurisé et universel, garantissant le traitement ultérieur en cas de litige.

     La traçabilité

Comme évoqué, la totale transparence et visibilité des informations pour l’ensemble des partenaires de l’acheminement d’un produit vont permettre de gagner non seulement en lisibilité sur le positionnement d’un produit, mais également sur ses conditions d’acheminement. Les opérations logistiques, les altérations de températures ou les dommages pourront être automatiquement incorporés aux informations que la technologie NFT va mettre en place. Les produits les plus fragiles (périssables) ou endommagés pourront être écartés ou retraités plus rapidement pour éviter un acheminement jusqu’au client final, un refus de réception, etc.

A la clef ce sont des économies substantielles de traitement, une proactivité efficace sur la gestion des flux physiques et des actions qui pourront avoir un impact sur l’environnement (réduction des flux retours, analyse des meilleurs opérateurs de transport, etc.)

     La responsabilité

En lien avec la traçabilité mais également la propriété des informations, l’utilisation des NFT permettra de clarifier la responsabilité juridique en cas de litige de façon incontestable. A l’instar des Incoterms, cette formalisation digitale conditionnée par le transfert de propriété par le propriétaire du NFT, et l’acceptation par l’opérateur qui reçoit cette propriété, devrait clarifier le statut des marchandises à tout moment de son acheminement.

Le client final disposera d’ailleurs d’une lisibilité totale sur les opérations et les évolutions de son produit au fur et à mesure de son acheminement, qui pourrait comprendre des opérations physiques ou transformations par ailleurs. C’est une garantie de plus pour ce dernier du produit dont il fait l’acquisition, notamment dans le cas de certifications ou de labels qualité qui sont alors démontrés de bout-en-bout.

 

Pour conclure…

En termes d’état des lieux, il s’agit donc d’une technologie à l’étude et dont les améliorations ou la mise en place pour les opérations logistiques reste à finaliser. Des améliorations considérables notamment ont été faites sur l’impact environnemental, grâce à l’amélioration des algorithmes et règles de calcul pour garantir la preuve d’unicité de l’information dans la blockchain. C’est une condition majeure pour exploiter ces nouvelles données, qui pourraient rapidement se démultiplier de façon illimitée au vu des flux physiques déjà existants sur la planète.

Un autre aspect qui pourrait affecter la mise en place des NFT est la régulation ou différenciation nécessaire entre ce type de technologie et des éléments fongibles tels que les bitcoins. Il s’agit d’en limiter l’aspect spéculatif que pourrait avoir ce marché en fonction des évolutions du marché physique (choix retards, augmentation des prix du carburant, etc.), qui pourrait générer une nouvelle contrainte sur les opérations logistiques.

 

Définitions :

Token : actif numérique émis et échangeable sur une blockchain (définition de Blockchain France). Il peut être créé par tout individu, transféré sur Internet sans duplication en pair-à-pair, il est personnalisé par son créateur et peut être vendu ou acheté à tout moment.

Bitcoin : (de l'anglais « bit » : unité d'information binaire et « coin » pièce de monnaie), c’est une crypto-monnaie c’est-à-dire une monnaie virtuelle. La particularité de ce type de monnaie est que son cours est indépendant de toute banque centrale, elle est mondiale, dépourvu de cadre juridique et ne dépend d’aucun pays à la différence des autres devises monétaires.

Preuve de travail : Un système de validation par preuve de travail est, en informatique, un protocole permettant de repousser, sur un environnement client-serveur, des attaques par déni de service ou d'autres abus de service tels que les spams.

Preuve d’enjeu : La preuve d'enjeu, preuve de participation ou preuve d’intérêt est une méthode par laquelle une chaîne de blocs d'une crypto-monnaie vise à atteindre un consensus distribué.

Smart contract : les contrats intelligents sont des protocoles informatiques qui facilitent, vérifient et exécutent la négociation ou l'exécution d'un contrat, ou qui rendent une clause contractuelle inutile. Les contrats intelligents ont généralement une interface utilisateur et émulent la logique des clauses contractuelles.

 

Sources

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