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Séminaire digital CSTL : l’UE au service d’un transport maritime durable

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Seconde conférence proposée le 14 janvier dernier dans le cadre du webinaire CSTL consacré à l’Europe des transports intitulé « L'action de l’UE au service d’un transport maritime durable ». Il a été animé par Paul Touret, Géographe, Expert maritime à l’ISEMAR (Institut Supérieur d’Économie Maritime), et a permis de dresser un panorama des préoccupations du transport maritime en matière de transition écologique.

Un secteur en forte croissance

Le Transport maritime est entré dans l’ère de la globalisation, avec le développement des marchés et des échanges.

Pour la période récente, tout en excluant l’année 2009 impactée par la crise, on observe une croissance constante des échanges maritimes, avec leur multiplication par 2 au cours des 20 dernières années. La flotte a elle aussi connu cette même progression, avec l’essor du nombre de navires circulants et l’augmentation de leur capacité. Actuellement, on voit une nouvelle approche de la question écologique qui vise à réduire durablement l’empreinte environnementale du transport maritime.

Afin de prendre en compte l’évolution des règlementations sur les émissions de CO2, le transport maritime mise désormais sur :

  • L’adaptation des navires (navigation lente, nouveaux combustibles)
  • L’adaptation des compagnies (le tracé des routes et l’exploitation plus efficiente des trafics)
  • L’investissement dans les innovations technologiques

Le projet Marco Polo, mis en place en 2003, visait le transfert modal du fret routier des marchandises vers les autres modes de transports notamment le maritime avec la création d’autoroutes de la mer, ce qui a contribué à réduire les émissions polluantes, sans effet massif cependant.

En 2009, la conférence de Copenhague marque un moment important dans lequel le transport maritime s’engage pleinement dans l’émergence d’un transport maritime durable.

Même si à l’échelle du monde, la navigation contribue pour environ 3,6 % au réchauffement climatique, on considère que les navires qui fonctionnent au fioul lourd (carburant très polluant, à forte émission de gaz à effet de serre et de particules) ont un effet indéniable sur la pollution.

Ces pollutions sont particulièrement visibles sur les routes maritimes les plus fréquentées.

L'OMI

LOMI, organisation maritime internationale, est l’institution spécialisée des Nations Unies, chargée d’assurer la sécurité et la sûreté des transports maritimes et de prévenir la pollution des mers par navires, et qui a pour rôle principal de créer un cadre règlementaire, équitable et efficace. Elle a engagé un processus visant la décarbonation totale des transports maritimes à l’horizon 2050, avec des paliers successifs, permettant à chaque étape de développer des innovations techniques et organisationnelles, favorisant l’atteinte de cet objectif.

De nouvelles initiatives pour aller vers la décarbonation à l’initiative de l’UE

Les compagnies ont désormais l’obligation de surveiller, déclarer et vérifier leurs émissions de C02, via les déclarations MRV (Monitoring, Reporting and Verification).

Autre sujet de préoccupation, la nécessaire réduction des émissions de particules fines, sources de pollution dans les ports lorsque les navires de croisière/ferry sont à quai.
 

navire ISEMAR

 

Le Green Deal  

Par cette initiative, la Commission Européenne entend adopter une série de propositions visant à adapter les politiques de l’UE en matière de climat, d’énergie, de transport, et de fiscalité, en vue de réduire les émissions nettes de gaz à effet de serre d’au moins 55 % à l’horizon 2050.

Le pacte vert pour l’Europe a pour but d’améliorer le bien-être et la santé des citoyens et des générations futures.

Pour le maritime, ce Green Deal se traduit par :

  • Le développement de quotas d’émission de C02 (en discussion)
  • L’utilisation de carburants moins polluants ou alternatifs
  • L’équipement des ports en GNL et la présence d’électricité à quai
  • La création de nouvelles taxations sur les carburants conventionnels et la fin de certaines exonérations.

 

Le Transport maritime s’intègre désormais dans les politiques de transition écologique et de lutte contre le dérèglement climatique. Néanmoins, on peut penser qu’après cette période de globalisation, une réflexion sur nos modes de production et de consommation sera nécessaire. Nos comportements individuels de consommation seront probablement les prochains leviers pour contribuer à réduire encore plus les sources d’émissions polluantes.

 

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