Logistique

Intralogistique, facteur de compétitivité

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La logistique est de plus en plus connue ou reconnue par les consommateurs et pouvoirs publics : depuis la crise covid et l'expansion des activités du e-Commerce, il est facile de se rendre compte de l'évolution des flux logistiques, on évalue de plus en plus la qualité et les conditions de livraison quel que soit le mode employé, etc.

 

Derrière toute cette organisation, qu'il s'agisse d'un transporteur traditionnel ou d'un opérateur de cyclo-logistique, votre colis a probablement été préparé dans un entrepôt et c'est là que se jouent une grande partie des coûts de la distribution. La préparation de commandes, c'est l'un des facteurs de compétitivité des acteurs logistiques. La moindre manipulation et mouvement des produits génère des coûts qu'il faut maîtriser. Quels sont donc les outils à disposition des prestataires logistiques pour essayer de gagner en efficacité ?

      1. Contexte

La logistique et le transport, depuis la crise covid, ont été mis à l’honneur et rendu visibles du grand public. Pour autant, dans le monde professionnel ces activités sont déjà connues depuis plusieurs décennies même si leur qualification a beaucoup évolué et continue d’évoluer. Avec une complexité croissante des besoins et des attentes vis-à-vis de nos chaînes d’approvisionnement, tous produits confondus, il devenait important pour les acteurs concernés de qualifier au mieux les flux, tant de produits que d’information.

L’intralogistique, qui représente l’ensemble des activités internes à un site logistique, implique la mise à disposition à coût réduit d’une quantité définie de produits, à un endroit et un moment précis. Pendant de nombreuses années, cette gestion se résumait à la manipulation, le stockage et la préparation de produits pour satisfaire les besoins d’une chaîne logistique plus étendue, au service de ses donneurs d’ordre.

Avec l’explosion de la demande et bien sûr du e-Commerce, qui a dématérialisé la rencontre entre les clients et les enseignes commerciales, l’intralogistique s’est retrouvée au premier plan et en lien direct avec une grande partie des clients finaux. Il a alors été nécessaire de faire évoluer les pratiques pour augmenter la cadence et les opérations à un niveau jamais égalé.

Pour les dirigeants de grands groupes, c’est le début d’un intérêt accru pour ces opérations et réfléchir à l’optimisation des coûts qu’elles engendrent pour la valorisation des produits. Après le processus industriel qui était au cœur de la logique d’économie d’échelle, d’optimisation des coûts, puis le marketing et les stratégies commerciales, c’est au secteur logistique de devenir un axe déterminant de compétitivité sur le marché.

 

      2. Synthèse AFT

L’intralogistique regroupe ainsi toutes les opérations internes au site logistique, qu’il s’agisse d’entrepôts, de plateformes ou autres surface d’opérations dédiées aux flux de produits. Pour être performants, beaucoup de ces sites augmentent en volume et en capacité depuis plusieurs décennies, pour passer de moins de 10 000 m² en moyenne à plus de 35 000 m2 de nos jours.

L’augmentation en surface est aussi couplée à une hauteur sous plafond croissante. De plus grands volumes de travail permettent une plus grande capacité de stockage et donc de référencement des produits (en lien avec une ultra-personnalisation des produits pour les clients finaux). C’est aussi la possibilité d’atteindre un seuil de rentabilité dès lors qu’un dispositif d’automatisation est envisagé pour accélérer toujours plus la cadence des opérations.

En tant qu’extension des opérations de conception d’un produit, pour lequel les flux de fabrication sont maîtrisés et massifiés, le segment « logistique » porte les derniers postes de charge de la mise en vente d’un produit avec des opérations de packaging, d’étiquettage, etc. Dernier maillon de la chaîne d’approvisionnement, l’intralogistique se tourne fortement vers les nouvelles technologies pour fournir une prestation compétitive et se démarquer de la concurrence.

L’automatisation des processus est le premier jalon recherché par les grandes marques, que ce soit avec des solutions de stockage dynamique et automatisé (convoyeurs, transstockeurs, etc.) ou avec l’investissement dans des outils informatiques adaptés à l’activité de stockage (WMS - Warehouse Management System). Viennent ensuite la technologie robotique, qui peut se traduire via la mobilité des produits (AGV, AMR) mais aussi la réduction de pénibilité des opérations pour le personnel (ex. : cobotique).

Ces deux phases clefs sont en train de redéfinir les opérations et l’attribution des tâches parmi les opérateurs logistiques. Elles imposent également de revoir la circulation des produits, de cartographier les flux internes et maîtriser au plus près l’information concernant l’identité et la localisation des produits.

C’est pour développer la performance des opérations au plus près d’une maîtrise des coûts que le développement de « l’intelligence des données » devient aujourd’hui un axe clef d’investissement et d’amélioration des processus. Entre la robotisation couplée à de l’intelligence artificielle ou l’interconnectivité entre les outils de gestion et les capteurs de l’activité en entrepôt (capteurs RFID, détecteurs de mouvement, capteurs hygrométriques, etc.), nombreuses sont les initiatives pour faire communiquer davantage et plus rapidement les outils logistiques.

 

      3. Perspectives pour la logistique

Le secteur est en évolution permanente et se saisit de toutes les opportunités pour réaliser des tests à grandeur réelle pour devancer la compétition. Les objectifs de l’intralogistique sont toujours les mêmes : connaître toutes les informations susceptibles d’améliorer la gestion des flux et les exploiter au travers d’un système de gestion performant. La plupart des prestataires logistiques l’ont déjà identifié et vont même au-delà de la seule performance « interne » à l’entrepôt.

En effet, les concepteurs de sites logistiques sont mis à contribution pour une conception intelligente et écologique, tout en restant performante, afin de valoriser non seulement les opérations et les flux en interne, mais également l’impact carbone des opérations et l’image de marque des entreprises qui travaillent avec le site.

D’autres capteurs et outils de collecte des données permettent une amélioration considérable de la qualité des produits, par une meilleure ventilation ou éclairage, un ajustement du rythme opérationnel selon les pics d’activité, etc. Cela permet au passage d’optimiser les coûts énergétiques de fonctionnement et donc les coûts indirects pour les produits en transit.

D’une logistique des stocks, les prestataires sont en train de faire bouger les lignes vers une intralogistique de compétitivité, qui apporte des solutions spécifiques pour des canaux de mise en vente, renforce l’image de marque de ses donneurs d’ordre ou offre de nouvelles prestations de traitement des colis, notamment pour le packaging, les flux retours. La maîtrise de l’intralogistique, au-delà de ses seuls processus internes, s’inscrit donc dans une stratégie à long terme qui influence même le choix des conditionnements ou les canaux de distribution de ses donneurs d’ordre.

 

Définitions :

Packaging : anglicisme qui confond les deux notions élémentaires qui sont le conditionnement et l'emballage d’un produit.

Warehouse Management System (WMS) : désigne une catégorie de progiciels destinés à gérer les opérations d'un entrepôt de stockage. L'objet premier du WMS est de prendre en compte les paramètres de gestion d’un site logistique et d'en optimiser l’organisation.

AGV / AMR : Automated Guided Vehicle et Autonomous Mobile Robot. Ce sont des technologies pour désigner les robots et véhicules à guidage automatique ou autonome, capable de réaliser certaines opérations et notamment de déplacement produits, dans l’entrepôt.

Cobotique : domaine de la collaboration homme-robot, c'est-à-dire de l'interaction, directe ou téléopérée, entre homme et robot pour atteindre un objectif commun. Ce domaine est à l'interface de la cognitique et du facteur humain, de la biomécanique et de la robotique.

RFID : radio-identification. Méthode pour mémoriser et récupérer des données à distance en utilisant des marqueurs appelés « radio-étiquettes ».

 

Sources

Informations annexes au site